3volution est un projet conjoint qui se trame entre Aurélie et moi depuis plusieurs mois, maintenant.  Ce qui nous anime, dans ce projet, est très simple : faciliter l’évolution personnelle ou collective.

Qu’est-ce que l’évolution ?  Pourquoi ne pas parler de changement ?  Pourquoi ne pas parler de développement ?  Pourquoi ne pas parler de thérapie ?  Simplement, parce que nous sommes ailleurs.

Nous ne faisons pas de la « conduite du changement ».

Parce que non, d’amener des gens à changer dans une direction précise, déterminée par autrui, est quelque chose de violent.  Qu’on le fasse par la contrainte ou par la ruse et la manipulation, peu importe.  Les gens changent, les systèmes évoluent.  Et de chercher à influencer un tropisme individuel ou collectif, à diriger l’évolution (de quelqu’un ou d’une entité de groupe), est souvent une prise de pouvoir sur l’autre, ou sur l’organisation. Et cette prise de pouvoir est presque toujours une simplification, un abrutissement subtil ou massif de la richesse et de la complexité que la vraie évolution peut offrir : personne ne peut prévoir toute la richesse que peut offrir l’évolution d’un groupe.  Donc, clairement, nous n’orientons pas le changement. Mais nous pouvons le faciliter.  Et c’est très différent.

Nous ne faisons pas de « thérapie », ni individuelle, ni de groupe.

Soyons honnêtes : tout le monde va mal.  Un peu.  Les gens qui vont « bien » sont généralement ceux qui acceptent simplement d’aller normalement mal.  Et qui savent naviguer dans ces malaises passagers, ces incertitudes, ces changements, ces émotions inconfortables, et qui s’en servent pour évoluer encore et encore.  Et comme le disait si bien David : « Mon but dans la vie, ça n’est pas d’être heureux. »

Pourquoi pas ?

Parce que de s’attacher au fait d’être heureux est simplement le meilleur moyen de saboter son propre bonheur.  Le bonheur est un état qui émerge non pas de la recherche du bonheur, mais de la joie de se libérer.  Se libérer des obstacles, des entraves à l’expression de notre tropisme, de notre élan profond.  Et donc, nous ne faisons pas de la thérapie.  Nous ne soignons pas les gens.  Notre but n’est pas qu’ils aillent « bien ».  Parce que personne ne va jamais totalement bien.  Notre but est de les outiller pour qu’ils profitent de leur mal-être pour grandir.  Qu’ils utilisent l’adversité et la rudesse de cette vie pour devenir chaque jour une version un peu plus aboutie d’eux-mêmes.  A leur manière.

« La vie est injuste et à la fin on crève »…  ce qui compte c’est, au final, comment on utilise ce petit temps de souffrance entre les deux.

Nous ne faisons pas du « développement personnel » non plus.

Eh non. En fait, nous avons longtemps été tentés de parler d’anti-développement personnel.  Parce que oui, à force de toujours vouloir se développer, on se maltraite.  A force de toujours vouloir plus d’autonomie affective ou spirituelle, on se coupe de la reliance indispensable à l’évolution.  A force de toujours chercher à être plus adapté, plus adaptable, plus solide, plus robuste, plus humble, plus libre…  on se durcit, on se coupe, on s’isole et on se nie.  Notre démarche, de fait, fonctionne à l’inverse : il s’agit simplement d’identifier les endroits où nos conditionnements et autres automatismes sont présents. De les identifier pour commencer à les utiliser OU PAS.  En conscience.  Intentionnellement.  D’apprendre à discerner tous ces automatismes est une première étape vers une liberté personnelle réelle.  Elle ouvre un espace de perception et d’action bien plus vaste, où peuvent enfin émerger des réalités différentes.

Plutôt, donc, de parler de « développement » personnel, en partant du principe qu’il y aurait besoin d’appliquer une volonté vers un but précis, prédictible, de s’efforcer d’atteindre une version idéale de soi-même, nous préférons parler d’évolution personnelle.  Cette évolution est spontanée, imprévisible, surprenante, et bien plus riche que ce que notre mental le plus affûté peut imaginer.  Et notre démarche de « facilitation » est simplement là pour vous donner les clés pour retirer les obstacles qui empêchent cette évolution spontanée, cet élan d’une richesse infinie qui part du plus profond de vous.

Il n’est pas question de faire plus, de faire mieux, de s’élever, ou de s’imaginer parfait.  Non.  C’est l’inverse.  Il s’agit de se détendre de plus en plus.  De travailler à arrêter de travailler.  De s’efforcer de voir là où on s’efforce.  De se respecter profondément.  Sans complaisance, et avec courage…  Tous ces paradoxes, vieux comme le monde, sont toujours d’actualité aujourd’hui.  Et tout comme on ne peut pas décider de dormir (mais simplement créer les conditions pour que le sommeil arrive), tout comme on ne peut pas forcer l’amour, on ne peut rien faire de plus, pour évoluer, que de créer les conditions, d’aménager en nous un espace qui permette à la « magie » d’opérer.

Dans cet espace ouvert, ça n’est plus simplement le mental — étroit et calculateur — qui mène la danse.  C’est la totalité de votre être.  Peu importe comment on appelle cela, que ça soit votre inconscient, votre « part divine », votre « moi profond », votre « Soi » ou peu importe.  Dans l’espace de quiétude grandissant que vous ouvrez peu à peu en vous s’installe cette créativité, cette ouverture, cette richesse innommable, incompréhensible.  En dénouant simplement tout ce que vous n’êtes pas vraiment, vous permettez à tout ça d’émerger.  Et là, oui, vous goûtez à la vraie liberté, et à un bonheur réel.  Le tout est d’arriver à accepter que ce processus se fasse.

L’évolution est un processus naturel, qui existe depuis la nuit des temps.  Nous sommes le prolongement de cette évolution.  Cette force qui fait que la matière s’est organisée, qu’elle s’est animée, qu’elle s’est complexifiée jusqu’à nous est toujours à l’oeuvre, et c’est ce processus naturel que nous cherchons à libérer.  Que nous cherchons à laisser opérer en nous, entre nous, et à travers nous.