Parfois on oublie d’où on vient. Et le chemin qui a été parcouru.
C’est parfois mon cas. 

Lors des retraites Vipassana ( méditation ), j’ai appris que le Bouddha divisait les humains en quatre catégories. L’histoire m’a été transmise ainsi : 

Les hommes ne viennent pas tous du même endroits, et ne vont pas tous dans la même direction. Il existe deux directions ;

  • La lumière ( comprenez, la clarté, la conscience, l’amour, la maitrise de soi, etc. ) ;
  • L’ombre ( le manque de conscience, les conditionnements, les automatismes, en bref les zombies. ).

Le bouddha décrit alors quatre catégories de personnes en fonction de ces deux directions.

  1. Ceux qui viennent de l’ombre et qui vont vers la lumière ;
  2. Ceux qui viennent de la lumière et qui vont vers la lumière ;
  3. Ceux qui viennent de la lumière et qui vont vers l’ombre ;
  4. Ceux qui viennent de l’ombre et qui vont vers l’ombre ;

Cette catégorisation à priori simpliste et binaire, parle avec subtilité des mouvements de l’humain. Le mouvement de croissance de l’évolution et le mouvement d’involution. 

Il est fort probable que dans une vie ces différents mouvements ne soient pas constants et linéaires.

Pour ma part, je me suis perdue de nombreuses fois. Je me suis prise les pieds dans le même tapis cinquante fois. Et il est probable, que je trébuche encore et encore.

Mais je suis ok avec ça. En trébuchant des centaines de fois, j’ai vérifié des centaines de fois que je peux me relever. Et c’est cela le plus important. 

Peut importe ton point de départ. Ce qui compte c’est le chemin parcouru. Pas la vitesse. Pas la croissance constante et linéaire. Pas les résultats. Pas les erreurs. Pas les objectifs. 

Mais l’évolution de ta perception de toi-même et ta perception du monde. 

«  Il n’y a pas de chemin pour le bonheur. Le bonheur est ( l’indicateur sur ) le chemin ». 

Lao Tseu

Souvent, je me suis révoltée contre ma vie.

Me comportant comme une victime. Trouvant des causes extérieures à mon malheur, et en plus il y en avaient !  Mais ces comportements n’on pas changé la face de ma vie. Me plaindre n’a apporter aucune amélioration, cela m’a juste soulagé momentanément, et tant mieux. Plus la situation était pourrie et souffrante, et plus ma vision (du monde, de moi, de l’avenir ) se rétrécissait.

Mon regard se portait sur des petits objectifs – avoir de l’ambition était au dessus de mes forces – bien souvent de survie. J’étais habitée par des petites satisfactions de nature immédiates.

Lorsque tu n’as pas de vision à long terme, c’est-à-dire que tu n’arrives pas à te projeter, à t’imaginer dans le futur, c’est que tu es en mode survie. 

Parfois, ma vision à long terme ne dépassait pas le lendemain, tant j’étais dépressive et angoissée. Parfois mon objectif était de réussir à sortir de mon lit pour arriver avec moins de une heure de retard au travail.

Parfois mes envies de satisfactions immédiates et de compensations me poussaient à acheter des clopes plutôt que de quoi manger pour les jours à venir.

Dans ces moment là, franchement je pense pas que «  je me dirigeais vers la lumière ».

Pourtant tout change, surtout lorsqu’on le choisi.

Aujourd’hui, je ne suis plus dépressive, bien que je l’ai été durant près de 10 ans. J’ai énormément appris durant ce temps, pour autant cela n’a pas empêché des rechutes et plusieurs burn out. Je ne suis pas à l’abris. Personne ne peut l’être, de rien du tout en vrai.

Alors comment peut-on changer sans vision ?

Comment peut-on sortir de situations douloureuses avoir des sans objectifs ?

Je pourrais parler des choses et des personnes qui m’ont aidés. De certains thérapeutes, certaines pratiques ou encore certaines philosophies qui ont été des soutiens et des aides précieuses, mais cela est personnel et n’est en aucun cas une recette. 

En vrai, la plus grande aide que j’ai reçu venait de moi. 

À chaque fois que j’ai changé quelque chose dans ma vie, ça venait de moi. 

À chaque fois, il s’est passé exactement la même chose. Parfois cela arrivait à des moments voulu et souhaité, parfois cela s’imposait à moi. C’était toujours un constat, authentique et sincère. À chaque fois comme une révélation, une prise de conscience. Et ce constat, je peux le résumer en une phrase, simple :

  • Je suis en train de faire de la merde.

Parfois je pensais de la merde. Parfois mes actes étaient merdiques, et bien souvent les deux, car cela va de pair. 

La partie difficile de ce constat est toujours la même. C’est le faite que notre responsabilité soit engagée qui pique. C’est moi qui pense de la merde, même si l’on peut mettre en cause l’éducation, la culture, nos systèmes de croyances etc. Pour mes actes, mes paroles ou mes choix, c’est pareil, c’est moi qui ai fait de la merde, même si, encore une fois je peux mettre en évidence, mes conditionnements, mes automatismes ou mon éducation. 

Le constat n’empêche pas l’analyse.

Attention, nuance, la responsabilité n’est pas la faute. La faute implique la notion de moralité, de culpabilité et le clivage entre bien et mal. La responsabilité implique la notion d’engagement ( face à soi ou autrui ), de promesse et de pouvoir personnel. 

Parfois ces prises de conscience duraient une seconde et le changement arrivait dans la foulée. Parfois, la prise de conscience devait se frayer un chemin laborieux au travers mes dénis, mes croyances, mes attachements et mes résistances. Dans ces cas là, certaines des mes prises de conscience ont pris des années avant que j’ose écouter le constat «  Je fais de la merde ».

Alors, la bonne nouvelle sur le chemin de l’épanouissement, c’est que c’est avant tout un choix. Un choix personnel d’engagement face à soi. Un choix qui implique notre responsabilité. les compétences de base de la résilience, de l’antifragilité et de la connexion à soi sont disponibles à tous.

Les moyens viennent ensuite.

Car  avec juste de l’authenticité face à soi, chacun peut changer sa vie.