Accompagner des humains est un métier à risque…  surtout pour les humains accompagnés ! De faire confiance à un thérapeute, à un accompagnant, à un coach, ou à quiconque et de le laisser intervenir dans le fonctionnement des rouages de notre psyché est un acte de confiance énorme. Combien de mauvais thérapeutes, aidés par la confiance qui leur avait d’abord été accordée, ont cru bien faire en orientant les perceptions et les jugements d’une personne ? Combien de gens sortent chaque année complètement intoxiqués par des croyances sur eux-mêmes qui ont été déposées en eux par des thérapeutes en tous genres qui, s’imaginant détenir une sagesse ou une vérité quelconque, se sont permis de décréter implicitement ou explicitement que tel axe de vie valait mieux qu’un autre pour un patient ? L’accompagnement, la thérapie, le coaching sont des endroits de pouvoir qui, comme tous les autres endroits de ce type, attirent des gens qui sont :
  • des humains ;
  • faillibles ;
  • aux prises avec leur propres dénis ;
  • pétris de défauts, de peurs et d’incertitudes ;
  • incapables d’objectivité (personne n’est jamais objectif, ce qui n’empêche pas d’être honnête) ;
  • etc.
Comme nous tous. La différence, c’est qu’on leur accorde généralement beaucoup de pouvoir, et qu’on leur permet souvent sans s’en rendre compte de juger notre propre état, notre propre ressenti, et au final, notre vie et nos choix. Dans ces moments de vulnérabilité où notre lecture de la réalité est remise en question, le thérapeute ou l’accompagnant a donc un devoir éthique énorme.  Il se doit d’être impeccablement honnête, avec lui-même, avec l’autre, et en perpétuelle réévaluation de sa propre posture. « Accompagner sans guider », est donc un principe de base régissant les interventions de beaucoup de bons thérapeutes, accompagnants, etc. Et c’est un art difficile.  Difficile parce qu’il est souvent très difficile de bien cerner les objectifs réels d’un individu. Difficile aussi parce qu’au cours d’un accompagnement, ces objectifs évoluent souvent, et qu’on a parfois des scrupules à « laisser perdre du temps » en respectant ces premiers énoncés d’objectifs qui sonnent faux.  Difficile, parce que certains objectifs nous semblent être des cul-de-sacs. Difficile, parce que malgré toute l’ouverture d’esprit, le non-jugement et l’accueil dont un accompagnant peut faire preuve, nous avons tous des préférences, des goûts, des élans différents, et que certains objectifs de vie résonnent de manière plus harmonieuse que d’autres avec les nôtres. Il faut beaucoup d’humilité et de non-jugement pour accepter d’outiller quelqu’un afin qu’il atteigne un objectif dont on ne comprend pas l’intérêt. La démarche d’un stage ou d’un accompagnement individuel/collectif chez 3volution est donc, globalement, toujours la même dans sa structure. L’objectif est d’outiller les individus afin qu’ils gagnent en autonomie dans leurs mouvements personnels et leurs choix. L’approche vise à la responsabilisation de la personne via une méthode qui commence généralement par :
  • observation et analyse de la problématique ;
  • définition PAR LA PERSONNE d’objectifs explicites et de marqueurs permettant de savoir quand on a atteint l’objectif en question (exemple : j’éprouve de la culpabilité à me lancer dans ce projet, et je saurai que j’ai dépassé tout ça quand je pourrai commencer à poser des actes concrets pour avancer en me sentant légitime et enthousiaste) ;
  • définition, en accord avec la personne et ses préférences/ressources existantes d’étapes clé permettant de déverrouiller l’énergie créatrice et motrice, en contournant, dissolvant, ou détruisant les obstacles à la perception ou à l’action avec des exercices à réaliser dans le concret pour faire bouger les choses selon un rythme qui permette de survivre à son évolution (ni trop, ni trop peu, en adaptant le rythme au fur et à mesure) ;
  • feedback, nouvelle analyse, etc.
Le but, ici, est de laisser la personne déterminer elle-même ses objectifs, de proposer une analyse et de doter la personne d’une boîte à outils qu’elle utilisera elle-même pour faire les changements qu’elle souhaite voir dans sa vie. Accompagner, c’est donc outiller l’autre en respectant ses élans, lui donner du pouvoir sur lui-même et sur ses choix, et l’aider à n’avoir plus besoin de nous dès que possible.